Nouvelles en Continu 24-7

30 août 2007

Mon amitié avec une jeune star

Par Éric Gaudreau

 Lorsque que je rencontre Robin pour la première fois nous sommes tous deux de frêles garçons âgés de 11 ans. Nous venons tout juste de faire notre entrée au Petit Séminaire où nous passerons les sept prochaines années à nous côtoyer entre les plus vieux murs de la ville de Québec, dans ce qui fût la première Université de langue française en Amé­rique. Nous l'évoquerons toujours avec une joie renou­velée et non sans une certaine fierté, même dans les dernières années de sa vie. Si à cette époque ma vie se résume au hockey, celle de Robin orbite autour des échecs. Sans le savoir encore, nous partageons une soif effrénée de compétition et sommes déjà vendus à la beauté que nos deux disciplines respectives nous apportent. Aucun doute que ces deux facettes forgeront les bases de notre jeune amitié. Je viens tout juste d'apprendre à jouer aux échecs et le jeu m'a frappé de plein fouet. Mon premier jeu est déjà acheté et je reviens de la bibliothèque avec le livre d'Henri Tranquille. C'est seulement quelques semaines plus tard que j'apprends que Robin s'y adonne aussi. Après les classes, je le rencontre dans une petite classe assis sur les banquettes bleues où le Séminaire y encourageait la pratique du noble jeu. "Tu joues aux échecs Robin?" Je m'assois, répète la suite jusqu'à 3.Fb5 recommandée par Monsieur Tranquille... et me fait "tranquillement'' défoncer en quelques coups! Impressionné et en furie tout à la fois de me faire sortir du jeu aussi rapidement, je me rends bien vite compte que ce n'est pas n'importe quel garçon qui se tient devant moi. Mes interro­gations seront vite élucidées quand un matin, me préparant à aller distribuer le journal de Québec à mes abonnés, j'aperçois Robin en première page!! Robin est une star! Championnat Canadien 1981 Beauport Robin Girard à 12 ans Pour toute la peuplade du Petit Séminaire, cette publication aura l'effet d'une bombe surtout pour une si jeune troupe. Si malheureusement à ce moment Robin devient une certaine source de risée pour quelques compagnons de classe - un champion d'échecs étant pour l'époque plutôt «exotique» - de mon côté, je me réjouissais de connaître quelqu'un qui possédait une maîtrise certaine d'un jeu aussi complexe que les échecs. Ce n'est pourtant que deux ans plus tard que je vais m'intéresser un peu plus aux échecs. Devant malheureu­sement abandonner le hockey, je voyais bien que la pratique de ce jeu pouvait me procurer la dose d'adrénaline que le sport que je chérissais tant me donnait à cette époque. Commence alors un plongeon vertigineux dans le monde des échecs que Robin va gracieu­sement me faire faire. Dans les trois années qui vont suivre, sans même avoir fait un seul tournoi, Robin devient pour moi un livre ouvert sur les échecs: je sais tout ce qu'il y a à savoir tant sur la scène mondiale que celle du Québec. Robin était un homme généreux. Ces trois années, il me fait don de tout son savoir sur le monde des échecs et ce sans que j'aie à ouvrir un seul bouquin. C'est quelque chose qui, encore aujourd'hui, me fait beaucoup plaisir et me remémore une période bouillonnante de nouvelles connaissances sur le monde des échecs. Et Robin en parlait avec une telle passion que les heures pouvaient passer sans que je m'en rende compte. Étrangement, c'est en achetant le livre de Kasparov que j'ai réalisé que l'idée de faire le chemin de tous les champions du monde avait été suivie par Robin quelques vingt ans plus tôt avec moi! C'est ainsi qu'il m'initia aux parties de Morphy et d'Anderssen, puis à celles de Staunton et de La Bourdonnais, en passant par Steinitz ou même Zukertort, pour ensuite arriver jusqu'à Fischer, son idole. Cet historique était bien sûr agrémenté d'analyses de ses propres parties disputées sur la scène québécoise, en passant par de nombreuses anecdotes qui meublaient les échecs au Québec à cette époque. Robin à l'époque du championnat junior du Québec. Voilà. Tout cela est bien court mais retrace un peu les débuts de notre amitié, de ma rencontre avec un homme passionné pour les échecs et aussi assoiffé de connaissance sur tous les sujets, d'un homme généreux qu'il faisait bon avoir près de soi. Je considère avoir connu Robin sur un tout autre angle que la plupart de ceux qui l'on croisé. Derrière son allure parfois extravagante se cachait un homme joyeux et sensible à la fois. Qui ne se rappelle pas au Québec de son rire éclatant? Quelques fois je l'entends encore et je souris... jetant un baume sur la tristesse de l'avoir vu quitter ce monde prématurément et d'avoir perdu un ami qui me manquera jusqu'au moment d'aller le rejoindre...
Salut Robin!

Article paru initialement dans la revue Aunomduroi.com



28 août 2007

Presque champion du Canada 29 ans plus tard , par Jean Hébert.








Quelle mouche m’a piqué d’aller jouer le championnat fermé du Canada à Kitchener, quelques jours seulement après la fin du championnat ouvert du Québec? La dernière fois que j’avais joué en Ontario remontait à 1989, à l’occasion du « Croatia Club International », un tournoi à normes de GM dans lequel un jeune joueur très prometteur dénommé LeSiège avait particulièrement bien performé.

Mais j’avais un peu le goût de sortir de Montréal et de voir de nouveaux visages, tout en essayant de profiter du « réchauffement » qu’avait été le COQ. Qui sait, peut-être aussi que gagner le championnat canadien pour une 2e fois à 29 ans d’intervalle serait amusant. Quand j’ai aperçu Hal Bond (l’organisateur du Canadian Closed) à Montréal vers la fin du COQ, je lui ai dit simplement que je songeais à jouer à Kitchener. 48 heures avant le début du tournoi, Hal m’envoie un courriel et m’offre l’inscription gratuite et une chambre partagée à l’hôtel. Avec de telles conditions, impossible de reculer! En route vers Kitchener, une ville de 190,000 habitants, environ une heure à l’ouest de Toronto.



Les conditions de jeu sont excellentes mais l’horaire est chargé : neuf rondes en 6 jours, avec, heureusement, une cadence assez rapide (90 minutes plus 30 secondes d’incrémentation pour toute la partie). La salle de jeu est située dans un théâtre en plein centre-ville, et l’hôtel où loge la majorité des joueurs n’est qu’à quelques dizaines de mètres juste de l’autre côté de la rue King (quel nom approprié!). Mes principaux concurrents parmi les 30 participants sont des jeunes qui n’étaient pas nés en 1978, mon ancien élève le MI Roussel-Roozmon qui vient de faire une première norme de GM, les torontois d’origine russe Noritsyn et Samsomkin (16 et 18 ans respectivement), le « vieux » MI Livshits qui est dans la trentaine, et quelques autres jeunes prometteurs, Predescu, Thavandiran, Panjwani, etc.



Mon tournoi commence bien mal. La veille de la 1ère ronde, je trébuche en sortant de la salle de bain et me foule la cheville droite. Le lendemain matin je crains de ne pouvoir marcher, mais finalement la proximité de la salle de jeu permet à ma cheville de me porter suffisamment pour cette première journée critique. Un maître ontarien de ma génération, Hans Jung, prend la peine avant le début de la première ronde, de présenter le « vieux » maître aux jeunes participants du tournoi, dont quelques-uns n’étaient que vaguement familier avec mon nom. Sympathique. Puis ensuite, Robert Hamilton, un autre joueur dans la quarantaine, maintenant rédacteur en chef de la revue de la fédération canadienne, vient me voir en souriant et faisant référence à ma cheville foulée me dit : « Là tu as vraiment l’air d’un vieux guerrier! »

Que d’aventures sur l’échiquier j’ai vécu dans ce tournoi! Il faut dire que cette cadence favorise les parties échevelés. Première ronde j’exécute un superbe sacrifice de dame contre Predescu, mais ce dernier trouve une défense miraculeuse et sauve la nulle. Contre Livshits en 3e ronde, je laisse filer un avantage clair, donne un gain simple en un coup que mon adversaire rate, puis je parviens finalement à sauver un demi-point. Dès la ronde suivante, autre partie aux rebondissements multiples contre Christian Stevens qui se termine au 74e coup, alors qu’avec roi et deux cavaliers contre roi et pion, je manque un mat en 5 coups!! En 5e ronde, je refuse la nulle dans une position extrêmement difficile contre Urquhart et réussit finalement à gagner! Dans mes parties contre les meneurs Noritsyn et Samsonkin (Roussel-Roozmon s’est retiré après la 4e ronde avec seulement un point et demi), je ne parviens qu’à annuler et à ne pas perdre de terrain. À l’aube de la dernière ronde la situation est la suivante : Noritsyn et Samsonkin mènent avec 6 points et affrontent Thavandiran et Panjwami qui ont 5 points, (ces quatre joueurs ont moins de 20 ans!) tandis qu’avec 5 et demi, Livshits et votre serviteur jouent contre Hamilton et Barron, un maître d’origine russe qui connaît le tournoi de sa vie. À l’issue de dures batailles, les quatre jeunes font nulle alors Livshits et moi gagnons, ce qui crée une quadruple égalité en tête! Outre la bourse (1,025$ chacun) il y a aussi à l’enjeu une place sur l’équipe olympique canadienne qui sera déterminée par des matches de départage. J’affronte donc en semi-finales Nikolai Noritsyn, sans doute le jeune joueur le plus prometteur au Canada. À 14 ans il a réalisé deux normes de MI consécutives en l’espace de deux semaines. Au programmes deux parties de 30 minutes + 10 secondes d’incrémentation, puis, si nécessaire, deux parties de 15 minutes + 10 secontes, puis, si nécessaire des paires de blitz de 5 minutes + 3 secondes. Hélas, on a avait pas prévu de partie suicide… Il a fallu au total 6 heures et 14 parties pour que finalement le jeune homme vienne à bout du « vieux guerrier ». Dans la finale, Noritsyn a rapidement écarté Samsonkin pour le titre canadien (ce dernier trop fraichement arrivé au Canada n’était pas éligible pour l’équipe olympique).



En bout de ligne, une semaine mémorable qui a dépassé largement mes espérances tant sur l’échiquier qu’en dehors.


Jean Hébert vs Michael Barron
(Championnat du Canada 9e ronde 06.08.2007)
Position après 23...Te8? et nous avons un "Les blancs jouent et gagnent!"
24Ch5! gxh5 25.Dg5+ Rh8 26.Tf7 Ce6 27.Df6+ Rg8 28.Tf1 De4 29.Txg7+ Cxg7 30.Df7+ 1-0
(Jean Hébert)




Christian Stevens vs Jean Hébert

(Championnat du Canada 4e ronde 03.08.2007)
position après 73...e3-Cf1+ mais si 73...Cg5! 74.h6 Cf3+ 75.Rh1 Rg3 76.h7 Cg4 et mat au coup suivant!74.Rg2 Rxh5 ?? (74...Ce3+ 75.Rh2 Cg5-+)½-½



Nikolay Noritsyn


# Name Rtng Rd 1 Rd 2 Rd 3 Rd 4 Rd 5 Rd 6 Rd 7 Rd 8 Rd 9 Tot
1 IM Jean Hébert 2391 D14 W23 D4 D5 W15 D3 W6 D2 W8 6.5
2 IM Artem Samsonkin 2358 W8 W28 W10 L3 D5 W7 W4 D1 D6 6.5
3 Nikolay Noritsyn 2336 W12 D5 W6 W2 D4 D1 W10 D8 D7 6.5
4 IM Ron Livshits 2316 W26 W11 D1 W21 D3 D5 L2 W14 W10 6.5
5 FM Christian Stevens 2288 W19 D3 W27 D1 D2 D4 D14 D7 W17 6.0
6 Raja Panjwani 2283 W25 D21 L3 W27 W13 D14 L1 W20 D2 5.5
7 FM Shiyam Thavandiran 2269 D29 W22 L21 W30 W9 L2 W19 D5 D3 5.5

2007 Canadian Closed Standings
Analyses de Jean Hébert

25 août 2007

Coin de détente et sourire en coin !

Quel est votre Champion du Monde Favoris ?...


À une certaine époque j'avais créer un sondage sur un forum à propos du champion préférer des lecteurs.

Un amateur de Québec avait écrit ...


Derrière chaque champion du monde il se cache une paire de fou.
Le fou de case blanche pour le jour et le case noires pour la nuit...
c'est une question de déséquilibre mental.

Pour ma part mon champion du monde préféré, ou celui auquel je m'identifie le plus...

En fait...
Il n'y en n'as pas...

Je pense que les échecs sont un jeu que l'on joue contre nous même et que de partie en partie on tente de comprendre pourquoi on fait des erreurs et on essai de ne pas les refaire.
Notre adversaire devient une sorte d'associer dans notre quête d'amélioration personnel .
De ce fait, être le meilleur signifie que nous n'apprenons plus rien de nous-même en jouant.
Mon joueur préférer est donc celui qui joue en amateur et qui de tournoi en tournoi apprend sur lui-même.

Phrase qui indique qu'il me reste beaucoup a apprendre :)
...Personnelement je fais volontairement des erreurs pour ne pas être le meilleur et ainsi continuer a progresser intérieurement...


Jolie délire n'est-ce pas?-;)

Et ici les champions comme vous ne les avez jamais vu...

Quel est votre Champion du Monde Favoris ?...

Dans l'intérêt historique de la question, et pour permettre au lecteur de faire un choix éclairé, voici un petit rappel des faits marquants de la carrière des plus grands...

1886-1894 Wilhelm Steinitz ( Austria)- Defense and active use of king.
Incluant la variante débile 4. Re2 dans le Gambit du Roi. Grand amateur de tartes au sucre (en allemand: Zucker Torte), on lui doit les principes fondamentaux comme: "Attaque quand t'as une avance de développement, ou bedon t'en gagneras ben jamais une maudite"


1894-1921 Emanuel Lasker (Germany)-Taking advantage of mistakes.
Hoho...j'aime ça. Tirer parti des erreurs. "Très fort le concept, Manu! Comment ça qu'on y a pas pensé avant!" A gaspillé son brillant esprit à jouer aux échecs selon Einstein. Il prévoyait la fin du jeu parce qu'il n'arrivait plus à gagner avec ses Ruy Lopez...


1921-1927 Jose Raul Capablanca ( Cuba)-Endgames.
Gagna en effet beaucoup de finales contre une série de joueurs poches. Un autre épais qui pensait que les échecs étaient sur leur lit de mort.


1927-1935 Alexander Alekhine (France)-Combination.
Sa "combinaison" la plus fameuse, Match contre Euwe + Boisson, a bel et bien changé l'histoire des échecs. Il donna aussi quelques claques sur la gueule (échiquéennement parlant) à Bogoljobov et aux autres weirdos de ce temps-là comme Nimzovitch...


1935-1937 Max Euwe ( Holland)-Attack from Stonewall positions.
Ses supporters ont eu la bonne idée d'offrir le champagne à volonté à Alekhine. Lecture suggérée: son livre "L'Amateur devient Maitre" sera pour vous une révélation qui vous fera passer de 1450 à 1600 de cote.


1937-1946 Alexander Alekhine (France)-Combinations.
Le champion regagne sa couronne avec une provision d'innovations dans les ouvertures. Sa conversion au lait n'a pas dû nuire non plus.


1948-1957 Mikhail Botvinnik (Russia)-Balance of attack and defense.
Gagna contre Bronstein grâce à un cheapo. Réputé pour ses grosses lunettes et son style positionnel plate qui endormait l'adversaire.


1957-1958 Vasilly Smyslov (Russia)-Positional maneuvering.
Se distingue du fait que personne ne se rappelle avoir jamais vu une seule de ses parties.

1958-1960 Mikhail Botvinnik (Russia)-Balance of attack and defense.
Toujours aussi plate.


1960-1961 Mikhail Tal (Russia)-Attack against castled king.
Carburant à la vodka et aux cigarettes, il bâtit sa carrière sur des combines qui marchaient pas. Malade la moitié de sa vie et sur le dos le restant du temps.


1961-1963 Mikhail Botvinnik (Russia)-
Balance of attack and defense.
Récupéra sa bonne vieille couronne qu'il avait temporairement prêté à Tal.

1963-1969 Tigran Petrosian ( Russia)-Counterattack from crampled positions.
Les adversaires étaient en effet "crampés" de voir comment ce joueur chicken au possible se défendait avant même d'être attaqué. Faisait penser aux filles qui ont peur quand on leur lance le ballon. En tout cas, yé devenu champion je sais pas trop comment...


1969-1972 Boris Spassky (Russia)-Balance of attack and defense.
On lui doit plusieurs citrons classiques et une couple de jokes faciles ("M. Spassky, préférez-vous les échecs ou les femmes?" -"Tout dépend de la position!"). Se convertit sur le tard au style "nulle en moins de 20 coups pis on retourne se coucher", avant de conclure sur un match des retraités avec Fischer.


1972-1975 Robert (Bobby) Fischer ( USA)-Transition to favorable endgame.
Juif au début de sa carrière (s'est-il fait greffé quelque chose ensuite?), c'est l'archétype du self-made man américain inculte. Il lâcha tôt l'école à Brooklyn car elle était aussi fréquentée par Barbra Streisand. Son génie aux échecs faisait parfois oublier que c'était par ailleurs un cinglé de première catégorie (Ça ne s'est pas arrangé avec les années...).


1975-1985 Anatoly Karpov (Russia)-Exploiting positional advantages.
Sa préparation très complète avant son match contre Korchnoi incluait l'emprisonnement du fils de ce dernier. Boute-en-train, il collectionnait les timbres et redorait son image publique en dansant avec Franskenstein et Mickey Mouse.


1985-2000 Garry Kasparov (Russia)-Positional Sacrifices.
Le bakounais (bakousien? bakouvite?...en tk...) au bouillant tempérament n'a jamais compris qu'enlever sa montre, froncer les sourcils et s'habiller avec du Armani ne faisait pas un pli sur la...euh...ne dérangeait pas du tout Deep Blue

2000- Vladimir Krammik (Russia)- Patient champion.
Le champion actuel n'a presque perdu aucune partie depuis son accession au trône. Évidemment, quand on joue pas...

24 août 2007

À l'approche du Memorial Robin Girard...

À l'approche du Memorial Robin Girard , je vais profiter de l'occasion pour partager avec vous une partie qui m'as été envoyer par Monsieur Georges Blais.

"Je t'envoie la partie de Robin contre Nigel Short. Une nulle accordée par Short en "gentleman". C'est un exemple où le maître salut l'effort de l'amateur au lieu de le vaincre à l'usure... sans rein prouver."
Georges Blais



Championnat Canadien 1981
Beauport
Robin Girard à 12 ans





Championnat Ouvert du Québec 1997
M Robin Girard 2225 vs MI Ronald Burnett 2445



20 août 2007

Jean Hébert , Alexandre-Lemire Paquin et Indy Ma , les vedettes à Lanaudière

Le MI Jean Hébert lors d'une conférence.

4e édition du tournoi régional de lanaudière
1er tournoi du tour du Québec 2007-2008
par Stéphane Drolet

Le tournoi régional de Lanaudière qui avait lieu le 17-18-19 août dernier a attiré 74 joueurs! Le tout divisé en 3 sections, -1400 -1800 et ouvert.L'événement s'est déroulé sans anicroche et tous les participants semblaient ravis de leur fin de semaine. L'arbitre le "Galactic Cowboy" J.R. Boutin a fait du bon boulot et donnait les résultats au fur et à mesure sur internet.

Personnellement c'était mon troisième tournoi depuis mon retour. J'ai bien débuté avec deux victoires convaincantes pour me retrouver apparié contre leMI Jean Hébert; mon but d'avant tournoi pour prendre plus d'expérience contre ce type de joueur.

Il aurait été possible pour moi d'avoir une bonne partie, si j'avais continué mon plan initial, mais rendu à la moitié du chemin j'ai rejeté mon idée pour commencer à me défendre?! Je voudrais souligner la gentillesse de Jean lors de l'analyse d'après partie! Jean m'as dit les erreurs que j'avais commises avec une grande honnêteté . Une rencontre sur l'échiquier très enrichissante et qui vas contribuer à faire de moi un meilleur joueur, du moins je l'espère ;-)
J'ai terminé avec deux nulles dont une très créative contre Phillipe Corriveau qui commença ainsi (j'ai les noirs)1.e4 Cc6 2.Cc3 e6 3.g3 Fc5!? 4.Fg2 Df6!?!? pour une performance selon ma cote.
Le MI Jean Hébert termine 1er (750$) et n'a cédé le demi-point qu'en dernière ronde face à
Steve Bolduc 2253 qui lui avait pris un bye en 1ere ronde, bon pour la deuxième place 500.

La sensation de l'Open a été sans contredit le jeune AlexandreLemire-Paquin! Nulle contre le MI Roozmon, nulle contre le MF Lefong et nulle contre Louie Jiang 2259 (avec 2 parties gagnantes!) un autre exemple qui prouve qu'il existe de la relève au Québec.

L'autre sensation, celle là dans les moins de -1400, fut la jeune Indy Ma onze ans!! Jouant contre des garçons tous plus âgé, c'est pourtant elle qui donna la leçon dans la section en finissant première avec 4½/5!! Quelle scène savoureuse que de la voir, presque debout sur sa chaise pour pouvoir jouer ses coups en dernière ronde, et d'annoncer le mat à son adversaire sous les applaudissements de sa petite soeur!

[Event "Lanaudière"]
[Date "2007.08.18"]
[Round "3"]
[White "Stéphane Drolet"]
[Black "MI Jean Hébert"]
[Result "0-1"]
[WhiteElo "2145"]
[BlackElo "2422"]

1. Nf3 Nf6 2. d4 e6 3. Bg5 h6 4. Bh4 b6 5. Nbd2 Bb7 6. Bxf6 Qxf6 7. e4 Qd8 8.Bd3 d6 9. Qe2 Be7 10. c3 a6 11. a4 Nd7 12. O-O O-O 13. Ne1 e5 14. d5 Bg5 15. c4a5 16. g3 Re8 17. Ng2 Nc5 18. Ra3 Bc8 19. Bc2 Bh3 20. Rc3 (20. f4 !exf4 21. gxf4 Bxg2 22. Qxg2 Bf6 23. Rg3(Diagram) 20... Qd7 21. b3 f5 22. f3 f4 23. Rd1 Rf8 24. Ne1 h525. Nd3 Qc8 26. Nf2 fxg3 27. hxg3 Bd7 28. Nf1 g6 29. Nh2 Qe8 30. Bd3 Qe7 31.Kh1 Qg7 32. Rg1 Qh6 33. Qa2 Be3 34. Rd1 Rf7 35. Rc2 Raf8 36. Kg2 Qg5 37. Re2 Bf4 0-1 au 45e coups


Drolet (2145) vs MI Hébert (2422)23...Fxb2 est pas possible à cause de 24.e5!


[Event "Lanaudière"][Date "2007.08.17"]
[Round "1"]
[White "IM Thomas Roussel Roozmon"]
[Black "Alexandre-Lemire Paquin"]
[Result "1/2-1/2"]
[WhiteElo "2479"]
[BlackElo "1974"]

1. Nf3 Nf6 2. c4 g6 3. Nc3 Bg7 4. e4 d6 5. d4 O-O 6. Be2 e5 7. Be3 Ng4 8. Bg5f6 9. Bc1 c6 10. O-O Nh6 11. Re1 Nf7 12. Be3 Na6 13. a3 f5 14. exf5 gxf5 15.dxe5 dxe5 16. Qc2 Qf6 17. Rad1 Re8 18. Kh1 Nc7 19. Bf1 Ne6 20. Ng1 h5 21. f4 e422. Nge2 Qg6 23. Qc1 Bf6 24. Nd4 Kh7 25. Nxe6 Bxe6 26. Bd4 Rg8 27. Bxf6 Qxf6 28. Qe3 h4 29. Rd2 Qh6 30. Rf2 b6 31. c5 Rg3 32. Qc1 b5 33. Kg1 Rag8 34. Kh1 1/2-1/2

Position final MI Roozmon (2479) vs Paquin (1974) -+
[Event "4e Tournoi Régional de Lanaudière"]
[Site "Repentigny"]
[Date "2007.08.19"]
[Round "5"]
[White "Olivier Ouimet"]
[Black "Indy Ma"]
[Result "0-1"]
[WhiteElo "1309"]
[BlackElo "1114"]


1. e4 c5 2. Nf3 d6 3. d4 cxd4 4. Nxd4 Nf6 5. Nc3 e5 6. Nf3 Nc6 7. Bc4 Be6 8.Bxe6 fxe6 9. Bg5 Be7 10. Qd2 O-O 11. O-O-O h6 12. Bxf6 Rxf6 13. Nb5 Qf8 14.Rhf1 a6 15. Nc3 {Diagram #} Rxf3 16. Kb1 Rf4 17. f3 Nd4 18. Ne2 Nxe2 19. Qxe2Rc8 20. Qd3 Rc5 21. Qb3 Qc8 22. Rfe1 Rb5 23. Qd3 Qc7 24. Qe2 Qc3 25. b3 d5 0-1 vers le 60 è coups

Indy Ma (1114) joue et gagne!


Position final Paquin (1974) vs FM Lefong (2333)+-

[Event "Lanaudière"]
[Date "2007.08.19"]
[Round "5"]
[White "Alexandre Lemire Paquin"]
[Black "FM Hua Lefong"]
[Result "1/2-1/2"]
[WhiteElo "1974"]
[BlackElo "2333"]
[EventDate "2007.08.19"]
Rounds "5"]


1. d4 Nf6 2. c4 c5 3. d5 e6 4. Nc3 exd5 5. cxd5 d6 6. Nf3 g6 7. g3 Bg7 8. Bg2O-O 9. O-O a6 10. a4 Re8 11. Bf4 Ne4 12. Nxe4 Rxe4 13. Nd2 Rb4 14. Ne4 Bxb2 15.Ra2 f5 16. Nxd6 Rxf4 17. gxf4 Qxd6 18. Rxb2 b6 19. Qb3 1/2-1/2

16 août 2007

Denis Robitaille , Un Joueur Hors du Commun !

Denis Robitaille

17.Cf5 !%?&!* de Denis

















Bonjour!
Aujourd'hui j'ai le plaisir de vous présenter un des joueurs les plus originaux de la vielle capitale ,Denis Robitaille . Certains dirait que Denis aime surprendre ses adversaires moi je dirait qu'il aime ce style. Que quand il joue c'est de sortir de l'ordinaire qui le fascine , qui découle sûrement d'un trait de caractère en lui qui serait relier à un goût marquer pour l'aventure plus que de jouer en fonction de l'adversaire .

Et pour preuve deux commentaires de joueurs de Québec.

Dans le sujet "Champion du monde favori", Denis Robitaille déclare que son préféré est Mikhail Tal. Pas étonnant quand on jette un coup d'oeil sur la partie que j'ai perdue contre lui (Denis, pas Tal)lundi soir dernier à Charlesbourg.
Le coup 17.Cf5 qui m'a laissé pantois est un coup tout-à-fait digne de Tal:
Selon Fritz, ce sacrifice est mauvais, mais... il n'y a qu'une seule réfutation claire, et elle était difficile à trouver:
Richard Sauvé

C'est effectivement digne de Tal! Jusqu'à ce moment, j'avais l'impression que Denis n'avait rien à l'aile-roi (les fous sur cases blanches étaient échangés) et que tu allait l'étouffer lentement par l'aile-dame. Réjean Tremblay

Pour vous mettre dans le contexte de ses deux intervention voici la position dans le diagramme ci-haut après ce fameux 17.Cf5!?!


Voici une partie analysé tout à fait intéressante de la vedette de cet article .


Robitaille, Denis - Laflamme,Simon [A33]
Charlesbourg par équipes (2), 03.05.2004
1.Cf3 c5 2.c4 Cc6 3.d4 cxd4 4.Cxd4 Cf6 5.Cc3 e6 6.Cxc6
Pour sortir d'une éventuelle préparation.
6.g3 Db6 7.Cb3 Ce5 8.e4 Fb4 9.De2 d6 10.f4 Cc6 11.Fe3 Fxc3+ 12.bxc3 Dc7 13.Fg2 0-0
est une des lignes principales et tend vers la nulle.
Aussi 6.Cdb5 d5 7.Ff4 e5 8.cxd5 exf4 9.dxc6 bxc6 10.Dxd8+ Rxd8 11.0-0-0+ Fd7 12.Cd6 Rc7! 13.Cxf7 Tg8 14.Ce5 Ff5 avec compensation
6...bxc6 7.e4 Fb4 7...e5 semble meilleur.
Par exemple 8.Fd3 Fc5 9.0-0 0-0 donne aux noirs un bon contrôle des cases centrales.
8.Fd3 La meilleure chance pratique selon les bases de données. J'ai aussi réfléchi quelques instants à la possibilité 8.Df3
8...Fxc3+ Sur 8...0-0 je projetais 9.e5? mais Fritz donne 9...Fxc3+! 10.bxc3 Da5 11.0-0 Dxe5 12.Tb1 et les blancs ont juste un pion de moins!
9.bxc3 Da5 10.0-0!? Un sacrifice improvisé devant l'échiquier, mais déjà joué auparavant dans une partie Hamann-Larsen en 1963!
10...Dxc3 11.Tb1 Da5N Larsen avait opté pour 11...d6 mais n'avait obtenu qu'une position difficile après 12.Tb3 Da5 13.Fa3 Dc7 14.Fc2 c5 15.e5! dxe5 16.Df3 e4 17.Fxe4 Tb8 18.Txb8 Dxb8 19.Fxc5 Dc7 20.Fc6+ Cd7 21.Td1 f6 22.Fd6 Dd8 23.Fb4 Db6 24.Fxd7+ Fxd7 25.Da8+ Dd8 26.Dxa7 Dc8 27.h4 Tg8 28.Fa3 g5 29.Tb1 Dc6 30.Tb6 Da4 31.Txe6+! 1-0, Hamann-Larsen (tournoi zonal de Halle, 1963)
12.Fb2? Joué sans réfléchir! Je pensais plus à mon lit qu'à jouer aux échecs... 12.Tb3!? 0-0?! (12...d6 13.Fa3 Dc7 transpose dans la partie précitée) 13.Fa3 Te8 14.Fd6 e5 15.f4! exf4 16.Txf4 Te6 17.e5 Ce8 18.Fxh7+! Rxh7 19.Th3+ Rg8 20.Dh5 De1+ (seul coup!) (20...Th6?? 21.Dxf7+ Rh8 22.Txh6+ gxh6 23.Dxe8+ Rh7 24.De7+ Rg6 25.Df7+ Rg5 26.Df5#) 21.Tf1 Dxf1+ 22.Rxf1 Th6 23.Dg4 Txh3 24.Dxh3 Cxd6 25.exd6+-
12...e5 13.f4? Un coup très artificiel joué presque "a tempo". Étrangement, malgré leur déficit matériel les blancs devraient essayer le coup en apparence paradoxal 13.De1! qui leur laisse un bon avantage après 13...Dxe1 (13...Dc7 14.f4 d6 15.fxe5 dxe5 16.Dg3±) 14.Tfxe1 d6 15.c5! dxc5 16.Fxe5 Fe6 17.Fa6 Fxa2 18.Ta1 Fb3 19.Fb7 Td8 20.Fxc6+ Re7 21.Txa7+ Re6 22.f4±
13...d6 14.fxe5 dxe5 15.Dc2 si 15.De1 Dxe1 16.Tfxe1 Cd7 17.Fa3 f6, simplement. Aussi. le sacrifice de qualité 15.Txf6 ne marche pas: 15...gxf6 16.Df3 Db6+ 17.Rh1 Dd8 18.Tf1 Fe6 et les blancs n'ont pas l'air d'avoir grand chose de mieux que 19.Dxf6 Dxf6 20.Txf6 Td8 21.Tf3 Fg4 22.Te3 f6.
15...Dc5+ 16.Rh1 0-0 17.Dc3 Te8 18.Fa3 Dd4 19.Dxd4 exd4 20.Fc5? Un coup de bluff qui a fait hésiter Simon pendant près de 20 minutes!
20...Td8?! 20...Cxe4! 21.Tbe1 Ff5 22.Fxe4 Fxe4 23.Fxd4 Fd3 24.Txe8+ Txe8 25.Tc1 a6-+ 21.Fe7 Te8 22.Fxf6 gxf6 23.Txf6 Fritz accorde l'égalité aux blancs, mais je ne crois pas que cette évaluation soit très fiable...
23...Fe6 24.e5 La suggestion de Réjean Plante 24.Tf2 est malheureusement contrée par 24...Tab8 25.Tfb2 Txb2 26.Txb2 Ff5! 27.Te2 Fg6. Il n'y a rien non plus à espérer de l'intrusion sur la 7ème traverse: 24.Tb7 Teb8 25.Tc7 Tb2 26.a4 Tab8 27.Rg1 (27.Txa7?? Tb1+ 28.Tf1 Txf1+ 29.Fxf1 Fxc4) 27...T8b3
24...Tab8 25.Tbf1 Désespoir. 25.Tb3 h5 26.Rg1 c5 27.Th6 Txb3 28.axb3 Fg4 29.Ta6 Txe5 30.Txa7 Te3
25...Tb2 26.Th6? Txa2? 26...Td2! 27.Fe4 Fxc4 28.Tc1 Txe5! 29.Txc6 Fxa2-+
27.Txh7 a5? 27...Td2
28.Th4 c5 29.h3 Td2 30.Fh7+ Rf8 31.Fe4 d3? 31...Te2 32.Tb1 Fd7 33.Ff3 T2xe5 34.Tb7 Re7 35.Th7 avec un léger noir d'après Fritz... 32.Tb1? 32.Th8+ Re7 33.Txe8+ Rxe8 34.Ta1 Fxc4 35.Txa5 Te2 36.Fc6+ Re7 37.Txc5 d2 38.Fa4 Te1+ 39.Rh2 Ta1 40.Fc2 Fd3 41.Fb3 Tb1 42.Fa4 Tc1 43.Td5 (43.Ta5 d1D 44.Fxd1 Txd1 45.g4) 43...d1D 44.Fxd1 Txd1 45.Td6 Fe2 46.Txd1 Fxd1 47.Rg3 Re6 48.Rf4 valait sans doute la peine d'être essayé!?
32...Rg7! 33.Tb5 33.Rh2 Td8 34.Ff3 Ta2 35.Td1 a4, merci et à la semaine prochaine! 33...Td1+ 34.Rh2 d2 35.Ff3 Tf1 36.Fe2 d1D 37.Fxd1 Txd1 38.Txa5 Td4 39.Rg3 Tc8 40.Ta4 Tb8 41.Txd4 cxd4 42.c5 Td8 0-1

Visualiser la partie en applet ici : Robitaille Laflamme

09 août 2007

b4 (en anglais) -> before



  • b4 (en anglais) -> before
    Ta1 -> Tal (Mikhail)
    d3 -> détroit

J'ai eu de la chance je suis passer pas loin de l'échecs et mat. Grand Corps Malade

  • -A ce moment-là, je menaçais de comprendre la position ! Clément L'Heureux

  • -Les échecs sont un conte de fées de 1001 gaffes. Savielly Tartacover

  • -Il paraît qu’un ordinateur est capable de battre un humain aux échecs. Je commencerai à m’inquiéter, moi, le jour où ils nous battront au judo. Coluche

  • -Pendant une compétition d'échecs, un maître d'échecs doit être à la fois un prédateur et un moine. Anonyme

  • -Une platitude souvent récitée à propos des Echecs est qu'une des choses les plus difficiles à réaliser est de gagner une position gagnante. Cela ne manque pas de sens mais, pour ma part, j'ai toujours trouvé plus difficile de gagner une position perdante.TimKrabbe